Je t’îme bin !

sources : texte patois : Publivire

Auteur

Marie Watrin (29/01/1896-09/11/1979 Charency-Vezin fr)

Ça m’ fâ mou d’ plâji
D’ marnèy aveu ti,
Quand on r’vint asseune nos dâw, a la nû,
Ou bin quand te vins t’assire près d’ not’ fû.
T’ n’ès-m’ indifférant, t’ n’ès-m’ bîte èt t’ n’ès-m’ lâ,
J’ tè rwâte èt j’t’oyi ! C’èst bin vrà qu’ te m’ plâ.
C’èst foû ça vint d’lon, mâ je n’ te dèrâ-m’.
C’ que ça peu bin t’ fâre si, mi, je n’ te plâ-m’ ?
Ça n’ moûn-rout a rin, êt si t’ m’îme ètou,
Te l’ sèy dja sa l’dère, poukwa qu’ je dèrou ?

Traduction (Jean-Michel Hansen)

Je t’aime (bien)

Je prends (ça me fait) beaucoup de plaisir
À bavarder avec toi,
Quand nous rentrons (revenons) ensemble, nous deux, le soir (à la soirée),
Ou quand tu viens t’asseoir auprès de notre feu.
Tu n’es pas indifférent, tu n’es ni bête, ni laid.
Je te regarde et je t’écoute ! C’est bien vrai que tu me plais.
C’est fort, c’est profond (ça vient de loin), mais je ne te le dirai pas.
Qu’est-ce que ça peut bien te faire si, moi, je ne te plais pas?
Ça ne mènerait à rien, et si tu m’aimes aussi,
Sans le dire, tu le sais déjà, pourquoi le dirais-je ?

Version parue dans le publivire du 10/02/2021
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